ELAN

ELAN [MPI2015] est un logiciel permettant d’annoter les bandes vidéo et audio. Les annotations peuvent être faites à la milliseconde près. Tel un outil de montage vidéo, il utilise une ligne de temps pour représenter le média. Il est possible d’y ajouter des commentaires, notes, et autres indications après avoir sélectionné un intervalle. Lors de la diffusion de l’extrait, on peut voir les notes défiler automatiquement. Il est possible de catégoriser les notes et de les classer dans une hiérarchie de couches appelées « tiers » ou acteur en français. Il ne permet pas un traitement en ligne toutefois, on doit y travailler sur des enregistrements et non un flux en continu. Il serait donc possible de noter après la répétition ou l’enchaînement, mais pas en direct.

Figure 27: Extrait de l'interface de ELAN 4.9.0
Figure 27: Extrait de l’interface de ELAN 4.9.0

Le Tableau 5 présente la synthèse des logiciels d’analyse et d’archivage.

Tableau 5: Synthèse des logiciels d'analyse, d'archivage ou les deux.
Tableau 5: Synthèse des logiciels d’analyse, d’archivage ou les deux.

Rekall

Rekall [BAR2014] « est un environnement open source  pour documenter, analyser les processus de création et faciliter la reprise des oeuvres scéniques » surtout dans le cas des spectacles utilisant les technologies numériques. Spectacles qu’ils nomment Digital Performance. Quelques problématiques sont à la base de la création de cet environnement. D’abord, l’avènement des technologies dans les spectacles. Ces dernières deviennent rapidement désuètes et engendrent donc des archives de plus en plus éphémères. En effet, il n’est pas rare de perdre la capacité d’utiliser des technologies dont les appareils pour les traiter n’existent plus ou les logiciels ne sont plus fonctionnels. Il devient donc difficile de documenter, analyser, reprendre ou archiver ces œuvres.

De plus, selon eux, la notation des œuvres semble trop varier d’un individu à l’autre, surtout dans des domaines variés comme la chorégraphie, le théâtre ou la musique, ils proposent alors un système d’annotation plutôt que de notation. C’est-à-dire un moyen de mettre ses propres notes et non un système précis de notation.

Pour répondre à ces 2 besoins principaux, lors du démarrage d’un projet Rekall, le logiciel va rechercher tous les documents numériques associés au spectacle en supposant qu’ils sont tous dans le même répertoire et que l’utilisateur lui indique ce répertoire. Il peut alors convertir les fichiers vers des formats récents et standard. Par exemple, les vidéos sont convertis en un format non propriétaire qui pourra être plus facilement réutilisé. Puis les métadonnées de chaque document sont analysées afin de permettre un assemblage des documents et d’en voir les liens qui les unissent, mais aussi d’en permettre l’annotation. Cela permettra aussi à Rekall de garder une trace des mises à jour des documents tout au long de l’évolution du spectacle de sa création à sa représentation. Les informations sont stockées dans une base de données relationnelle. Rekall utilise lui aussi le concept de ligne de temps comme on peut le voir à la Figure 26.

Figure 26: exemple interface de Rekall
Figure 26: exemple interface de Rekall

DRAMA

DRAMA est un logiciel présenté dans [NIP2010]. Il permet l’annotation de texte de théâtre dans le but d’en faire l’analyse hypertextuelle, mais aussi l’archivage. Une partie est automatisée et permet l’importation et le traitement du texte de théâtre. Le traitement décortique le texte et y insère des balises XML afin d’en identifier la panoplie de concepts et objets qu’on y retrouve : les lieux, les (macro, micro et méso) didascalies, les personnages, les accessoires, les répliques, les entrées, les silences, les titres, etc. L’utilisateur peut ensuite compléter le travail en ajoutant d’autres balises que le traitement automatique n’aurait pas reconnues. Grâce à ces balises, il sera donc possible de concrétiser la notion d' »interpersonnage hypertextuel ». C’est-à-dire l’analyse d’un personnage de même type dans plusieurs pièces. On pourrait par exemple analyser le personnage de la mère dans une population de personnages tirés de textes multiples qui seraient faciles à identifier comme telle vu les balises.

Digital Dance Archives

Le site du Digital Dance Archives [DDA2015] fait le lien entre différentes collections d’archives de danse britannique. Il permet de chercher des documents visuels sur les performances de danse depuis 100 ans, de faire son propre album de coupures, d’épingler et de partager et d’annoter des vidéos et images.

ECLAP

ECLAP [ECL2015] l’European Collected Library of Artistic Performance est une archive web de performances artistiques. Elle fournit plusieurs outils pour archiver des spectacles en permettant de conserver des vidéos des représentations, des métadonnées, de faire des annotations, des commentaires ou même de voter. Elle fournit aussi des applications mobiles afin de mieux visualiser le contenu. Elle est en lien avec Europeana [EUR2015], et y publie les documents liés aux performances. Un outil graphique très intéressant de l’ECLAP est le graphe social que l’on voit à la Figure 25. On y voit les liens entre les différents objets (documents, vidéo, personne, groupe, etc.) de l’ECLAP. On peut déplacer un objet qui nous intéresse pour le mettre en évidence. Si on le survole de la souris, l’objet est zoomé et des détails apparaissent dans une bulle (image de droite Figure 25). Si on clique sur un objet, un menu apparaît nous permettant 3 options: Explorer, Focus, Open. Explorer, le graphe s’agrandit et apparaît autour de l’objet. Focus, recentre le graphe autour de cet objet et Open, ferme le graphe pour ouvrir la page de l’objet en question dans ECLAP. Un outil fort intéressant pour parcourir les liens entre les multiples objets de cette archive, qui serait très intéressant à réutiliser dans d’autres environnements d’archivage.

Figure 25: Exemple de graphe social de l'ECLAP, à droite, le même graphe dont on a déplacé un nœud, car on s'y intéresse
Figure 25: Exemple de graphe social de l’ECLAP, à droite, le même graphe dont on a déplacé un nœud, car on s’y intéresse

BlackTrax

BlackTrax [BLT2015] est lui aussi une solution de Cast-Software comme la suite WYSIWYG. Il permet de suivre en temps réel les performateurs sur la scène comme on peut le voir à la Figure 24. Il utilise un émetteur LED à pulsion unique que la personne porte sur elle. Ce signal infrarouge, visible par les caméras fournies par eux, mais qui reste invisible pour l’œil, permet d’identifier la position exacte de la personne. Sachant la position du performateur, ce dernier peut alors être suivi à la trace pour diriger l’éclairage ou le son vers lui ou même ajuster le mapping vidéo. Il pourrait être une très bonne solution pour capter la position des comédiens sur une scène, ou dans une salle de répétition, pour une équipe ayant le budget pour l’utiliser. Le Tableau 4 fait la synthèse des logiciels de représentation.

Figure 24: Schéma du fonctionnement de BlackTrax [BLT2015]
Figure 24: Schéma du fonctionnement de BlackTrax [BLT2015]
Tableau 4: Synthèse des logiciels de représentations
Tableau 4: Synthèse des logiciels de représentations

Madmapper

Madmapper [MAM2015] permet lui aussi le mapping vidéo comme dans l’image de gauche de la Figure 23, mais il permet aussi le mapping à DEL comme on le voit dans l’image de droite de la même figure. Ce dernier type de mapping permet de gérer des installations à DEL sur des objets, des personnes ou des murs par exemple. Donc au lieu de projeter des images et des couleurs, on utilise les cordons de DEL que l’on gère par sections.

Figure 23: Madmapper[MAD2015], vidéomapping à gauche et contrôle de DEL à droite
Figure 23: Madmapper[MAD2015], vidéomapping à gauche et contrôle de DEL à droite
MadMapper accepte les vidéos partagées par d’autres applications en utilisant le framework Syphon [SYP2015]. N’importe quelles applications pouvant envoyer un vidéo au serveur Syphon peuvent alors permettre à MapMapper de le diffuser lui permettant une transformation de perspective et d’emballage. C’est-à-dire que la projection peut donner l’apparence de profondeur et de structure aux objets qui reçoivent la projection. On va donc plus loin ici que le remplacement des spots en créant des environnements sur les surfaces.

Millumin

Le logiciel Millumin [MIL2015] est utilisé pour les représentations théâtrales ou autres pour gérer les projections vidéo pendant le spectacle. Il permet de plus le « vidéomapping ». C’est-à-dire, utiliser les projections vidéo pour remplacer des éclairages. En lieu et place d’installer des dizaines de spots, on installe un ou des projecteurs qui vont diffuser, la couleur à l’endroit, la forme et l’intensité désirés. Souvent, un seul projecteur peut remplacer une grande quantité de spots. On économise alors sur la quantité d’équipement à installer comme les spots et autres lampes, mais aussi sur le câblage. C’est sans compter les coûts d’électricité qui diminuent. On investit aussi beaucoup moins de temps pour l’installation et la désinstallation. C’est une technique plus récente d’éclairage qui a été rendu possible par l’évolution de la technologie des projecteurs qui ont maintenant une intensité assez forte pour permettre d’éclairer des objets autant que le feraient des équipements d’éclairage, le tout à un coût d’achat raisonnable. Il ne reste alors qu’à dessiner les « cartes » des éclairages que l’on veut projeter. Millumin permet de faire ces « cartes ».

Figure 22: Extrait de l'interface de vidéomapping de Millumin [Mil2015]
Figure 22: Extrait de l’interface de vidéomapping de Millumin [Mil2015]

Duration

Duration [DUR2015] utilise à fond le concept de ligne de temps. La « matière » de base est donc cette ligne où on peut créer des spectacles, synchroniser des éclairages, des projections ou faire de l’animation de musique comme on peut en voir un exemple à la Figure 21.

Figure 21:Exemple de ligne de temps de Duration [DUR2015]
Figure 21:Exemple de ligne de temps de Duration [DUR2015]

QLab

QLab [QLA2015] fait sur Mac OS X ce que font les logiciels précédant en incluant le protocole OSC. Il contrôle donc l’audio, la vidéo, le protocole MIDI et le protocole OSC. Il est simple d’utilisation, on peut simplement y glisser les fichiers et démarrer. Il utilise lui aussi le concept de « cue ». Il va toutefois plus loin en étant capable de fusionner des projections de projecteurs multiples, de faire de la localisation audio, c’est-à-dire diriger les séquences sonores vers différents haut-parleurs, ou de permettre la communication entre plusieurs ordinateurs équipés de QLab.

Figure 20: Écran de QLab [QLA2015]
Figure 20: Écran de QLab [QLA2015]