Max/MSP

MAX [MMS2015] est un logiciel et un langage de programmation graphique initialement prévu pour interagir avec des instruments MIDI. On le dit graphique, car on peut voir graphiquement les bouts de code à agencer comme le montre la Figure 14.

Figure 14: Exemples interface MAX7 [CYC2015], à gauche l'écran principal avec un projet, à droite un détail la ligne de temps sur le signal audio et les cordes entre les "patch"
Figure 14: Exemples interface MAX7 [CYC2015], à gauche l’écran principal avec un projet, à droite un détail la ligne de temps sur le signal audio et les cordes entre les « patch »
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En évoluant à travers les versions et avec le temps, a été ajouté une librairie de traitement de signal en temps réel, appelée MSP (Max Signal Processing), qui a permis aux utilisateurs de MAX de non seulement contrôler des appareils midi, mais aussi de créer leurs propres synthétiseurs et effets. Comme il existe depuis 20 ans, des ajouts ont été faits pour le contrôle et le traitement de la vidéo. On peut donc se servir de MAX pour un grand éventail de besoins. On peut l’utiliser pour contrôler un spectacle en direct, on peut programmer à l’avance un spectacle, mais il est aussi possible de programmer des librairies que l’on pourra réutiliser dans d’autres spectacles ou que l’on pourrait revendre et qui seraient réutilisées par d’autres équipes. Il pourrait donc servir au moment de la conception, mais aussi de la présentation. La programmation visuelle et l’utilisation des cordes dans l’interface semblent un bel avantage de cet outil pour la conception et le contrôle d’un spectacle.

 

Logiciels d’indexation de vidéo dans les sports

La technique d’annotation vidéo précédente n’est pas sans rappeler les logiciels d’indexation dans le sport comme l’on retrouve ici [PSS2015]. Il existe depuis plusieurs années dans les sports, comme le hockey, des logiciels permettant d’indexer les vidéos pour y identifier les buts, les mises en échec, les punitions et autres événements importants. Tout au long de la partie ou de la pratique, une personne s’installe devant un moniteur diffusant la vidéo en direct. À mesure que les événements surviennent, elle indexe, par des clés respectives du clavier, les événements qui se produisent. Il est alors facile par la suite pour les entraîneurs de revoir tous les événements qui les intéressent en rafale, d’en faire une sous-sélection, les ordonner, les commenter, etc. Par exemple, l’entraîneur peut demander tous les buts, il voit alors apparaître toutes les séquences vidéo des buts qui ont été marqués pendant la partie. Afin d’en faciliter la visualisation, la séquence débute 10 secondes avant et se termine 5 secondes après l’index attribué par la personne qui a créé l’index. Pour en avoir vu les possibilités personnellement lors d’un contrat avec une équipe junior majeure à Québec, il serait très intéressant de pouvoir appliquer ce genre d’annotation à la pratique théâtrale. Comme dans notre projet, les répétitions seront filmées par les outils de reconnaissance de position, on pourrait alors se servir de ces images (fixe ou vidéo) pour les associer directement à différents index. Le Tableau 2 présente la synthèse de la courte liste des logiciels de répétition. Liste que nous voulons allonger par notre proposition.

Tableau 2: Synthèse des logiciels de la phase de répétition
Tableau 2: Synthèse des logiciels de la phase de répétition

TKB – Creation Tool

Ce prototype créé par le Transmedia Knowledge Base for Contemporary Dance Research Project a été utilisé et présenté par [JUR2013]. Conçu sur une tablette Windows (un portable dont l’écran tactile peut être retourné et aplati), il permet l’annotation en temps réel (ou en différé) de vidéos de chorégraphies. Il est possible d’annoter, autant par le texte, l’enregistrement vocal, le toucher (dessin), marqueurs que de superposer deux vidéos. Il est donc possible pour les membres d’une équipe de partager et même fusionner des commentaires en superposant les vidéos. Il peut donc servir autant pour la création que pour la reproduction d’une chorégraphie ou son apprentissage par un nouveau membre.

Rehearsal

Dans une autre dimensionnalité du spectacle, Rehearsal [RTA2015] est une application mobile pour apprendre son texte. Par opposition aux autres logiciels vus précédemment plutôt faits pour l’équipe de production, cette application est faite pour les acteurs de théâtre, de la télévision ou du cinéma désirant réaliser la tâche fastidieuse, mais non moins importante, d’apprendre par cœur, le texte qu’ils devront reproduire pendant la représentation. Elle aurait déjà été utilisée par plus de 50 000 acteurs autour du monde selon la description. L’utilisation était initialement facturée au texte incorporé dans l’application. Il fallait s’abonner. Maintenant, 19.99$ est demandé pour l’application et l’acteur peut alors commencer à travailler l’apprentissage de son texte. Il peut sélectionner ses répliques, les phrases qu’il a à dire et les cacher. Il peut enregistrer les dialogues des autres personnages et ainsi leur répondre tout en pratiquant son propre dialogue. Il peut, à la volée, faire apparaitre ou disparaitre ses propres parties de texte. Par expérience de l’apprentissage de texte de théâtre où justement il arrive d’utiliser des enregistrements des autres pour apprendre, cette application semble un atout intéressant en permettant une synchronisation texte écrit et enregistrement. On peut voir à la Figure 13, le texte du personnage sélectionné et visible. L’ajout du text-to-speach pourrait être un atout pour cette application. Ce qui éviterait d’avoir à enregistrer les répliques.

Figure 13
Figure 13 Exemple d’utilisation de Rehearsal, le texte à apprendre surligné, et le même texte caché pour pratiquer.

Theatre Blocking

Theatre Blocking [TBA2015] est une application Android conçue pour planifier les déplacements (blocking) des acteurs sur la scène pendant le déroulement du spectacle. Pour une grande partie des spectacles, les différents endroits où seront placés les personnages tout au long du spectacle ainsi que les moments précis où auront lieu ses positionnements, sont planifiés et pensés longtemps à l’avance. Comme nous l’avons vu dans [MPP2013], l’espace et son occupation ont un impact sémantique sur la représentation, il est important pour un metteur en scène de bien le prévoir ou le voir et donc de permettre ultimement aux spectateurs d’en comprendre le sens. Les déplacements sont donc planifiés et structurés par le metteur en scène, puis ils sont appris et retenus par cœur par les acteurs. Pour en garder trace, l’assistant metteur en scène note habituellement tout ce qui est prévu comme déplacement. Comme les séquences de déplacements ont tendance à changer tout au long des répétitions, les notes de l’assistant deviennent la mémoire pour tous les intervenants. C’est là qu’une application comme celle-ci peut-être très pratique. Conçu par un Stage manager, que l’on pourrait associé au concept d’assistant metteur en scène, il est pensé pour ces assistants, mais aussi pour les acteurs. Il permet de construire les plans de déplacement, mais aussi de les présenter aux acteurs. Chacun des acteurs ayant son code de couleur, il peut rapidement se retrouver dans l’affichage comme on le remarque à la Figure 12.

Figure 12
Figure 12 Imprimés-écran de l’application Android de déplacements Theatre Blocking [TBA2015]
Nous remarquons toutefois que ça peut devenir rapidement un lot de gribouillis. Il pourrait être intéressant de pouvoir choisir des formes géométriques ou différents types de courbes pour en faciliter la lecture. Par exemple, il n’est pas toujours évident de faire un cercle avec le doigt, comme on peut le voir dans la 5e image de la Figure 12 où les formes dessinées évoquent des cercles ou des ellipses, mais restent toutefois imprécises et éventuellement difficiles à distinguer.

Stage Write

L’application pour iPad Stage Write [SWS2015] est un outil utilisé professionnellement par plusieurs productions de Broadway. Elle permet de gérer et visualiser la scène, les déplacements des personnages sur cette scène, mais aussi des chorégraphies. En permettant de représenter facilement, avec le doigt comme le montre la Figure 11, l’espace scénique avec les décors, les accessoires, les meubles et les personnages, cette application mobile permet d’utiliser un outil, la tablette, dont la convivialité a maintenant fait ses preuves. La rapidité de conception des plans semble une force de cette application comme les démontre les vidéos que le retrouve sur le site web de Stage Write [SWS2015] et dont on voit une image à la Figure 11. Il est aussi possible de créer des Charts qui représentent, dans le temps, les différentes dispositions des objets (tous types confondus) sur la scène tout au long du spectacle. On revoit ici l’idée de la ligne de temps qui revient. Bien qu’apprécié, Stage Write semble avoir certaines lacunes pour la notation des déplacements d’individu dans une chorégraphie par rapport à l’ensemble ou pour la représentation de scène non rectangulaire qui force beaucoup l’utilisation des zooms in et zooms out, plutôt contraignant comme le mentionne [SDA2015]. Sinon, nous constatons que les schémas de scènes qui sont créés sont clairs et l’on peut facilement faire le lien avec la réalité. Les figures utilisées pour un lit ou une chaise évoquent bien leur équivalent réel comme on peut le voir à la Figure 11. Pour avoir déjà travaillé avec un plan fait avec un logiciel d’architecture dans le cadre d’un projet de théâtre et dont la ressemblance est forte, il est très intéressant d’avoir ce type de logiciel à porter de la main. Surtout si la création se fait rapidement. Le logiciel d’architecture n’étant pas fait pour la scène, il était plutôt laborieux à utiliser. Cette application n’est pas gratuite, on peut la retrouver sur l’App Store de Apple pour 199$ US.

Figure 11
Figure 11 Image de l’utilisateur de Stage Write [SWS2015] dessinant à la main la scène avec ses décors et meubles

StageHand

StageHand [STA2015] est une application mobile pour les techniciens en éclairage. Elle permet de gérer les circuits électriques, les branchements, les types de spots, leurs localisations, la grosseur, la quantité et la longueur des câbles, les gélatines de couleur qui seront posées sur ces spots, etc. Dépendamment des salles de spectacles, des équipements fournis, la planification et l’organisation du matériel d’éclairage nécessaire peuvent devenir rapidement très complexes. StangeHand peut aider et simplifier le tout. On remarque quelques parties de l’application à la Figure 10.

Figure 10 Imprimés-écrans de StageHand, les types de spots, les gélatines, l'adressage et la définition d'un équipement [STA2015]
Figure 10 Imprimés-écrans de StageHand, les types de spots, les gélatines, l’adressage et la définition d’un équipement [STA2015]

Le Tableau 1 présente la synthèse des logiciels vus dans cette section.

tableau 1
Tableau 1: Synthèse des logiciels de conception

 

Open Stages

À l’instar de Media Stage PG, Open Stages [OST2015] a été développé initialement pour l’éducation. L’auteur a pu essayer de répondre à des questions quant à l’efficacité des théâtres virtuels dans un but pédagogique, mais aussi comment ils pvueuvent aider dans le développement d’un spectacle. Il a donc testé sa solution sur des projets réels du Ludlow Festival de 2003. Il est maintenant utilisé autant en milieu éducatif que par des concepteurs professionnels. On peut voir un aperçu du logiciel à la Figure 9.

Figure 9
Figure 9 Impression d’écran de Open Stages [OST2015]
Les dernières recherches ont surtout été orientées vers le tournage de film. Le projet n’a toutefois pas été mis à jour depuis avril 2013.

Media Stage PG

Ce logiciel se veut principalement un outil pédagogique. Il permet en effet aux élèves d’apprendre plusieurs des notions associées à la production d’un spectacle « sans même quitter leur bureau » [MSP2015]. Il simule plusieurs des aspects comme la gestion des équipements d’éclairage sur la scène, ou la gestion d’équipe, de l’inventaire ou du budget. Il permet de plus d’enregistrer ou d’écrire des dialogues pour les personnages, de chorégraphier leurs mouvements puis de voir le résultat à l’écran. Il y a donc une reproduction en animation 3D permettant de prévisualiser un spectacle comme on peut le voir à la Figure 8. Bien qu’il ne soit prévu que pour la simulation, la pratique et l’apprentissage de l’organisation d’un spectacle, il peut être utilisé pour concevoir un spectacle et s’en donner une idée visuelle avant même d’avoir fabriqué le moindre costume ou décor.

Figure 8
Figure 8 Image extraite du vidéo de démonstration de Mediastage [MSP2015] présentant les images 3D rendues par le logiciel

SET Simulated environment for theatre

Le logiciel SET (Simulated Environment for Theatre) [SET2015] est un environnement en 3 dimensions pour lire, explorer et diriger un projet de théâtre. On peut y voir la scène, les personnages qui se déplacent sur la scène, on peut voir leur dialogue apparaître sous forme de bulles (comme une bande dessinée). On voit en même temps la ligne du temps dérouler, une vue aérienne de la scène et les temps de présence de chaque personnage qui sont représentés par des barres pleines. Ces barres sont vides quand le personnage n’est pas présent. L’animation contient aussi la trace des séquences de déplacement des avatars des personnages dans le monde 3D. On peut donc les suivre plus facilement comme le démontre la Figure 6. Cette façon de représenter la scène et les actions, avec la ligne de temps, est très inspirante pour notre projet.

Ce logiciel fait suite au projet Watching the Script, qui lui était en 2D et répondant au même besoin. Ce projet était une initiative du Experimental Reading Workshop (ERW), fondé 2003, sous la gouverne du Canadian Institute for Research in Computing and the Arts (CIRCA) [CIR2015].

Figure 6
Figure 6 Impression d’écran du logiciel SET [SET2015]
Ce qui est intéressant du projet SET est qu’il utilise l’engin de jeu multi-plate-forme Unity [UNI2015]. Cet engin est non seulement capable de fonctionner sur des machines variées comme les mobiles, les consoles de jeux, les ordinateurs ou les navigateurs web, il est aussi déjà éprouvé dans des utilisations variées autres que le jeu. En effet, SET n’est pas le seul logiciel, non fait pour jouer qui utilise Unity. On voit un exemple de l’utilisation de cet engin pour le design d’intérieur à la Figure 7. Il sera intéressant de regarder les possibilités d’intégrer Unity à notre solution.

Figure 7
Figure 7 : Exemple d’interface développée avec Unity pour du design d’intérieur [UNI2015]