Fonctionnalités pertinantes d’autres logiciels

On rassemble ici les autres logiciels qui ne sont pas dédiés au théâtre ou la scène, mais qui y sont tout de même utilisés et dont des fonctionnalités pourraient être incluses dans le logiciel à développer.

L’auteur de cet examen a utilisé Microsoft PowerPoint dans plusieurs projets pour faire des animations des déplacements (blocking) des personnages sur la scène. Comme on peut le voir à la figure suivante. Les numéros sont ceux des lignes où doivent se faire les déplacements. Les flèches indiquent le départ, le parcours et la destination du déplacement. Les animations incluses dans le logiciel permettent de visualiser la progression dans la scène. La difficulté est de tout programmer à la main. En effet, comme le logiciel n’est pas spécifiquement conçu pour des animations de déplacement, il faut alors, pour chaque déplacement faire beaucoup d’opérations: créer une flèche, créer une boîte, ajouter et configurer les animations pour ces 2 objets, en changer la couleur. Puis ordonner les animations une fois qu’elles sont toutes en place. Cela reste un travail fastidieux et source d’erreur. Il faut donc être très attentif lors de la conception. Mais le résultat est très pratique par contre, comme l’expérience de l’auteur l’a démontré avec ses différentes équipes de comédiens et concepteurs.

Figure 29 Extrait d'un document Powerpoint représentant une animation de déplacement des personnages sur la scène
Figure 29 Extrait d’un document Powerpoint représentant une animation de déplacement des personnages sur la scène

On peut aussi considérer les traitements de texte comme Microsoft Word, Google Doc ou Libre Office. On peut y travailler le texte, l’annoter, le traduire, travailler en mode collaboratif avec les outils intégrés de ces logiciels.

Des logiciels dont l’utilité augmente ces dernières années, les applications de partage comme Dropbox, GoogleDrive, iCloud Drive ou OneDrive pour ne nommer que ceux-ci. De plus en plus, les documents des équipes de production sont électroniques et le fait de pouvoir avoir un seul endroit où tous les réunir permet une plus grande facilité d’accès à la bonne version d’un document, au partage de l’information et une plus grande disponibilité à toute heure de la journée.

Inclus maintenant depuis plusieurs années dans les différents systèmes d’exploitation comme Windows, Mac OS ou Android, les Text-to-speech, permettent de faire la lecture d’un texte. Il existe même des logiciels plus précis que l’on peut configurer avec des voix d’homme ou de femme ou avec qualités particulières comme [VOX2015]. Ça peut être très intéressant lorsque l’on veut suivre une ligne de temps d’un texte et l’entendre sans avoir d’interférence quant aux émotions.

Pour résumer, ce chapitre présentait l’état de l’art dans le domaine des logiciels et outils pour les arts de la scène pouvant servir dans l’élaboration, la répétition, la représentation, l’archivage ou l’analyse d’un projet d’art de la scène. Nous avons vu les logiciels de conception, les logiciels de répétitions, les logiciels de représentations, les logiciels d’analyse et d’archivage et les logiciels complémentaires. Nous verrons au prochain chapitre des pistes de solutions à envisager pour la suite du doctorat.

Logiciels comptables

Microsoft Excel, Quickbook ou Simple comptable, des outils de gestions permettant de prévoir les budgets, les gérer, etc. Encore ici, des besoins que nous n’essaierons pas de gérer.

Center Stage

Center Stage [CSS2015] à l’instar de plusieurs autres systèmes et extensions existants sur le web, permet les gestions de la vente de billets. Bien que la vente de billets soit une tâche importante pour un spectacle, ce n’est pas une option que nous devrions inclure dans la solution envisagée. Nous la nommons ici surtout pour savoir que nous n’aurons pas à considérer ce besoin.

Theatre manager

[THM2015] s’occupe de la gestion des employés, bénévoles, membres artistes, les clients, etc. Tous ceux qui touchent de près ou de loin au spectacle. Il peut donc même, grâce aux clients, gérer la vente de billets. La partie qui pourrait nous intéresser, est celle de la gestion des membres de l’équipe d’artistes qui participent aux répétitions comme les comédiens, chanteurs, danseurs, mais aussi ceux qui pourrait avoir à communiquer avec eux comme le metteur en scène ou la chorégraphe.

Figure 28 Impression d'écran de Theatre manager
Figure 28 Impression d’écran de Theatre manager

ELAN

ELAN [MPI2015] est un logiciel permettant d’annoter les bandes vidéo et audio. Les annotations peuvent être faites à la milliseconde près. Tel un outil de montage vidéo, il utilise une ligne de temps pour représenter le média. Il est possible d’y ajouter des commentaires, notes, et autres indications après avoir sélectionné un intervalle. Lors de la diffusion de l’extrait, on peut voir les notes défiler automatiquement. Il est possible de catégoriser les notes et de les classer dans une hiérarchie de couches appelées « tiers » ou acteur en français. Il ne permet pas un traitement en ligne toutefois, on doit y travailler sur des enregistrements et non un flux en continu. Il serait donc possible de noter après la répétition ou l’enchaînement, mais pas en direct.

Figure 27: Extrait de l'interface de ELAN 4.9.0
Figure 27: Extrait de l’interface de ELAN 4.9.0

Le Tableau 5 présente la synthèse des logiciels d’analyse et d’archivage.

Tableau 5: Synthèse des logiciels d'analyse, d'archivage ou les deux.
Tableau 5: Synthèse des logiciels d’analyse, d’archivage ou les deux.

Rekall

Rekall [BAR2014] « est un environnement open source  pour documenter, analyser les processus de création et faciliter la reprise des oeuvres scéniques » surtout dans le cas des spectacles utilisant les technologies numériques. Spectacles qu’ils nomment Digital Performance. Quelques problématiques sont à la base de la création de cet environnement. D’abord, l’avènement des technologies dans les spectacles. Ces dernières deviennent rapidement désuètes et engendrent donc des archives de plus en plus éphémères. En effet, il n’est pas rare de perdre la capacité d’utiliser des technologies dont les appareils pour les traiter n’existent plus ou les logiciels ne sont plus fonctionnels. Il devient donc difficile de documenter, analyser, reprendre ou archiver ces œuvres.

De plus, selon eux, la notation des œuvres semble trop varier d’un individu à l’autre, surtout dans des domaines variés comme la chorégraphie, le théâtre ou la musique, ils proposent alors un système d’annotation plutôt que de notation. C’est-à-dire un moyen de mettre ses propres notes et non un système précis de notation.

Pour répondre à ces 2 besoins principaux, lors du démarrage d’un projet Rekall, le logiciel va rechercher tous les documents numériques associés au spectacle en supposant qu’ils sont tous dans le même répertoire et que l’utilisateur lui indique ce répertoire. Il peut alors convertir les fichiers vers des formats récents et standard. Par exemple, les vidéos sont convertis en un format non propriétaire qui pourra être plus facilement réutilisé. Puis les métadonnées de chaque document sont analysées afin de permettre un assemblage des documents et d’en voir les liens qui les unissent, mais aussi d’en permettre l’annotation. Cela permettra aussi à Rekall de garder une trace des mises à jour des documents tout au long de l’évolution du spectacle de sa création à sa représentation. Les informations sont stockées dans une base de données relationnelle. Rekall utilise lui aussi le concept de ligne de temps comme on peut le voir à la Figure 26.

Figure 26: exemple interface de Rekall
Figure 26: exemple interface de Rekall

DRAMA

DRAMA est un logiciel présenté dans [NIP2010]. Il permet l’annotation de texte de théâtre dans le but d’en faire l’analyse hypertextuelle, mais aussi l’archivage. Une partie est automatisée et permet l’importation et le traitement du texte de théâtre. Le traitement décortique le texte et y insère des balises XML afin d’en identifier la panoplie de concepts et objets qu’on y retrouve : les lieux, les (macro, micro et méso) didascalies, les personnages, les accessoires, les répliques, les entrées, les silences, les titres, etc. L’utilisateur peut ensuite compléter le travail en ajoutant d’autres balises que le traitement automatique n’aurait pas reconnues. Grâce à ces balises, il sera donc possible de concrétiser la notion d' »interpersonnage hypertextuel ». C’est-à-dire l’analyse d’un personnage de même type dans plusieurs pièces. On pourrait par exemple analyser le personnage de la mère dans une population de personnages tirés de textes multiples qui seraient faciles à identifier comme telle vu les balises.

Digital Dance Archives

Le site du Digital Dance Archives [DDA2015] fait le lien entre différentes collections d’archives de danse britannique. Il permet de chercher des documents visuels sur les performances de danse depuis 100 ans, de faire son propre album de coupures, d’épingler et de partager et d’annoter des vidéos et images.

ECLAP

ECLAP [ECL2015] l’European Collected Library of Artistic Performance est une archive web de performances artistiques. Elle fournit plusieurs outils pour archiver des spectacles en permettant de conserver des vidéos des représentations, des métadonnées, de faire des annotations, des commentaires ou même de voter. Elle fournit aussi des applications mobiles afin de mieux visualiser le contenu. Elle est en lien avec Europeana [EUR2015], et y publie les documents liés aux performances. Un outil graphique très intéressant de l’ECLAP est le graphe social que l’on voit à la Figure 25. On y voit les liens entre les différents objets (documents, vidéo, personne, groupe, etc.) de l’ECLAP. On peut déplacer un objet qui nous intéresse pour le mettre en évidence. Si on le survole de la souris, l’objet est zoomé et des détails apparaissent dans une bulle (image de droite Figure 25). Si on clique sur un objet, un menu apparaît nous permettant 3 options: Explorer, Focus, Open. Explorer, le graphe s’agrandit et apparaît autour de l’objet. Focus, recentre le graphe autour de cet objet et Open, ferme le graphe pour ouvrir la page de l’objet en question dans ECLAP. Un outil fort intéressant pour parcourir les liens entre les multiples objets de cette archive, qui serait très intéressant à réutiliser dans d’autres environnements d’archivage.

Figure 25: Exemple de graphe social de l'ECLAP, à droite, le même graphe dont on a déplacé un nœud, car on s'y intéresse
Figure 25: Exemple de graphe social de l’ECLAP, à droite, le même graphe dont on a déplacé un nœud, car on s’y intéresse

BlackTrax

BlackTrax [BLT2015] est lui aussi une solution de Cast-Software comme la suite WYSIWYG. Il permet de suivre en temps réel les performateurs sur la scène comme on peut le voir à la Figure 24. Il utilise un émetteur LED à pulsion unique que la personne porte sur elle. Ce signal infrarouge, visible par les caméras fournies par eux, mais qui reste invisible pour l’œil, permet d’identifier la position exacte de la personne. Sachant la position du performateur, ce dernier peut alors être suivi à la trace pour diriger l’éclairage ou le son vers lui ou même ajuster le mapping vidéo. Il pourrait être une très bonne solution pour capter la position des comédiens sur une scène, ou dans une salle de répétition, pour une équipe ayant le budget pour l’utiliser. Le Tableau 4 fait la synthèse des logiciels de représentation.

Figure 24: Schéma du fonctionnement de BlackTrax [BLT2015]
Figure 24: Schéma du fonctionnement de BlackTrax [BLT2015]
Tableau 4: Synthèse des logiciels de représentations
Tableau 4: Synthèse des logiciels de représentations